09 Moi, Jean,votre frère et compagnon dans la
persécution, la royauté et l'endurance avec Jésus, je me trouvais dans l'île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage pour Jésus.
10 C'était le jour du Seigneur ; je fus inspiré par
l'Esprit, et j'entendis derrière moi une voix puissante, pareille au son d'une trompette.
11 Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un
livre et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie Mineure.
12 Je me
retournai pour voir qui me parlait. Quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d'or ;
13 et au
milieu d'eux comme un fils d'homme, vêtu d'une longue tunique ; une ceinture d'or lui serrait la poitrine.
17 Quand
je le vis, je tombai comme mort à ses pieds, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier,
18 je
suis le Vivant : j'étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
19 Écris
donc ce que tu auras vu : ce qui arrive maintenant, et ce qui arrivera ensuite.
Homélie2èDimPâques2013 Cliquez sur le lien ci-contre
pour accéder à l'homélie-audio.
La mort apprivoisée.
Le Christ ressuscité change notre rapport à la mort.
Pour le commun des mortels la mort est vécue comme une épreuve, une tragédie. Elle est comme le dernier mot de la vie et en marque la fin. Il la
perçoit même souvent très injuste lorsqu’elle frappe des innocents ou des personnes trop jeunes. Il la subit et en est l’esclave et la victime.
A la suite du Christ ressuscité, la vision du croyant est tout autre: Certes la victoire du Christ sur la mort ne l’abolit pas, mais Il l’en
affranchit. Bien qu’elle continuera d’atteindre tous les hommes comme elle a atteint le Fils de Dieu lui-même, elle n’est plus une fatalité. En sortant du tombeau, Jésus met en quelque sorte fin
à sa suprématie: elle n’a plus le dernier mot , “ma vie nul ne la prend – pas même la mort – mais c’est moi qui la donne”, elle n’est plus la fin de la vie mais redevient simplement un évènement
de la vie. Elle peut même devenir un évènement de vie lorsqu’avec le Christ elle est vécue comme une offrande et un acte d’amour. Elle n’apparaît plus alors comme une extinction mais devient une
éclosion comme le suggèrent les oeufs de Pâques que l’on offre aux enfants: de l’oeuf du tombeau le Christ jaillit; sa vie offerte jusqu’au bout fait de la mort l’acte d’une nouvelle
naissance.
“Sois sans crainte. Je suis le Vivant: j’étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles. Ecris donc ce que tu auras vu: ce qui
arrive maintenant, et ce qui arrivera ensuite” dit le Seigneur à Jean au livre de l’Apocalypse. Non la mort n’est pas la fin du monde mais le passage, la Pâque, par lequel un monde nouveau
éclot.
“Mort où est ta victoire?!”… “Mourir m’est un avantage” s’écriera St Paul et pour cause… Et St François d’Assise apprivoisera la mort au
point d’en faire sa soeur dans son célèbre Cantique des Créatures: “Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mort corporelle, de laquelle nul homme vivant ne peut échapper…” Et dans
les monastères , l’infirmerie où les vieux frères se préparent au grand passage est appelée “le noviciat du ciel”…
A quand nos maisons de retraites, trop souvent perçues comme des mouroirs, reconsidérées comme de véritables maternités?
Nous n’avons pas fini de naître et de renaître!
Votre Frère Bernard-Marie.