4 août 2009
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Mardi 4 Août 2009 - Fête de St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars.
Nous confions au St Curé d'Ars l'année sacerdotale initiée par Benoît XVI... Qu'à sa prière tous les prêtres du monde entier reçoivent du Seigneur les grâces nécessaire à l'exercice de leur
ministère et que tous les laïcs sachent discerner ce qui habite la profondeur du coeur de leur pasteur malgré ses limites et ses pauvretés d'homme pécheur....
"Un coeur de prêtre, c'est un coeur débordant d'espérance: il sait que le Christ est le chemin qui mène
au Père et donc que sa vie a un sens! S'il souffre comme tout le monde, il ose croire qu'un poids extraordinaire de gloire lui est préparé. Il se demande lui aussi quand et comment il
mourra, mais il a retenu la parole de Jésus: "ne sois pas bouleversé! n'aie pas peur! ne crains pas! un jour, tu seras avec moi". Il a peur de souffrir lui aussi, mais il a mis toute son
espérance en ce Jésus qui est parti lui préparer une place. Ce coeur de prêtre expérimente une vraie joie car son regard voit déjà ce qui ne se voit pas. Ce coeur de prêtre
sent l'homme extérieur qui va vers sa ruine, mais il fait confiance à l'homme intérieur qui se renouvelle de jour en jour. Etre prêtre, c'est vraiment être semeur
d'espérance!
Un coeur de prêtre, c'est un coeur d'homme, un coeur de chair, un coeur capable d'aimer et d'être aimé. Ce coeur d'homme est nécessairement, un jour ou l'autre, un coeur
blessé car celui qui ose vivre l'aventure de l'amour, celui-là apprend qu'il est une déchirure!... Un coeur de prêtre est un coeur d'homme qui saigne parfois, mais c'est d'une blessure d'amour,
d'une blessure d'Amour!
Un coeur de prêtre, c'est un coeur de père reflet du coeur du Père: le Dieu auquel il croit est ce Père révélé en Jésus et dont le coeur nous apparaît pétri de miséricorde.
Lorsqu'un prêtre se laisse ainsi peu à peu transformer en contemplant le coeur du Père, il entre dans le grand mystère d'une vraie paternité... Comme elle est belle la vocation de ceux qui ont
sur terre le bonheur de révéler à leur frère ce visage d'un Dieu qui est Amour puisqu'il est Père!
Un coeur de prêtre, c'est un coeur passionné de Jésus Christ, de celui qui a pu dire "je suis le chemin, la vérité et la vie". Un prêtre, c'est un homme qui a un
secret et c'est d'ailleurs ce qui explique qu'on n'arrive pas toujours à le comprendre; ce secret, c'est une personne, un visage: Jésus! Un prêtre, c'est un homme qui, un jour, a été saisi,
ébloui, fasciné par cet homme de Nazareth en qui il a découvert le Fils unique de Dieu. Désormais, il ne veut plus, il ne peut plus quitter ce chemin qui le conduit vraiment vers la vie,
vers la maison du Père. Il sait qu'il ne peut échapper aux lois de la souffrance et de la mort, mais dans son regard, il porte déjà les premières lueurs de la résurrection.
Un coeur de prêtre, c'est un coeur brûlé par le feu de l'Esprit: l'Esprit Saint, l'Esprit du Christ ressuscité est vraiment la source de tout renouveau. Si nous savions le
don de Dieu! si nous avions d'audace de nous livrer à l'Esprit Saint! "L'homme intérieur se renouvelle de jour en jour", n'est-ce pas grâce à l'Esprit Saint qui fait de nos corps son
temple? Le coeur d'un prêtre est un sanctuaire où habite l'Esprit et ce coeur devient un coeur de prière.
Un coeur de prêtre, c'est encore un coeur qui bat au rythme du monde: témoin d'un Dieu qui a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique, le prêtre
d'hier comme celui d'aujourd'hui et de demain se prend lui aussi à aimer ce monde auquel l'Eglise l'envoie. Mais alors il entre dans le combat même du monde: il ne s'étonne pas de la violence
parfois sauvage qui pousse les hommes à des folies meurtrières, car il sent bien dans son propre coeur la force de cette violence. Le monde ne lui est pas étranger car il se sait fait de la même
pâte humaine que ses frères. Dès lors, ce prêtre peut devenir un confident de toutes les misères, un prophète dénonçant les injustices, un expert en humanité.
Un coeur de prêtre, c'est un coeur qui aime l'Eglise. Comment ne pas aimer l'Eglise quand on est prêtre et qu'on lui doit tant: d'abord le Baptême par lequel on y entre,
l'appel au sacerdoce ministériel et l'Ordination, l'immense grâce de l'Eucharistie et la mission accomplie au nom de l'Eglise... Il souffre de constater les difficultés du dialogue entre l'Eglise
et le monde. Alors, il accueille les personnes sachant que les principes les plus justes peuvent entraver l'amour et la liberté; il se veut donc le témoin parfois blessé mais heureux d'un Dieu
dont la vrai nom est Miséricorde.
Un coeur de prêtre, c'est un coeur où Marie à une place privilégiée. Nous sommes là devant un autre secret qu'il nous faut respecter. Car la relation d'un prêtre avec la
Vierge Marie ne peut être comprise que si on se souvient que notre vocation à chacun de nous, c'est de devenir un enfant, vivant comme Jésus, sous le regard du Père, dans la liberté de l'Esprit.
Marie est la mère qui nous aide à vivre cette conversion si difficile. Il y faut toute une vie au terme de laquelle on n'a pas honte d'avoir dans les mains ce chapelet devenu l'ultime outil de
prière, tant il est vrai qu'un prêtre ne cesse jamais de travailler au salut du monde."
Propos extraits d'une homélie de Paul Houix, Père-Abbé de l'abbaye de Timadeuc.
Bien à vous tous et merci pour l'amitié que vous portez à vos prêtres... ils en ont besoin.
Frère Bernard-Marie.
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